LE MUSÉE DU TEMPS LIBRE

— Fabrique de communs singuliers —

Le Musée du temps libre ouvre ses portes en janvier 2016 au Baz’Art(s) dans le quartier Renaudie – Champberton – La Plaine, au cœur de Saint Martin d’Hères (38).

Il se déploie essentiellement en dehors des murs, en lien direct avec des habitant-e-s d’ici et d’ailleurs qui deviennent auteurs de temps libre et acteurs de rencontres publiques inédites, le tout dans un esprit d’aventure urbaine et humaine qui caractérise les projets du Laboratoire archAologie.

Depuis son existence, le Musée explore plusieurs aspects de cette notion de temps libre :

TEMPS LIBRE = TEMPS POUR SOIN // ARTCARE 2018-2021

Oasîch #1

Depuis 2019, un salon de soin d’hiver constitué d’une caravane sauna et d’un salon de massages partagés, sillonne les quartiers populaires et villages de montagne de la métropole grenobloise.

Vidéo tournée en 2018 par Andréa Fernandez (Gestuelle), produite par le Magasin des horizons.

 

Oasîch#2lien blog
La démarche des OASÎCH, « Îlots de Chaleur Humaine » initiée par le Laboratoire Archaologie, a peu à peu formé une équipe d’une dizaine de personnes qui s’interrogent sur leurs rapport au soin et au travail en tant que femme, mère, travailleur-euses invisibilisé-es…, et s’identifient aujourd’hui comme un collectif d’artisan-es du « prendre soin ».

En 2021, fort-es de leurs expériences des îlots de chaleurs humaines précédents, les OASÎCH#2 investissent 3 nouveaux grands « chantiers » pour prodiguer leurs pratiques d’attentions collectives, comme les massages partagés, les temps d’écoutes ou de fabrications relaxantes que l’on peut qualifier de « réconforts publics ».

Mutualisant leurs sensibilités, leurs savoirs et savoir-faire, mais aussi leur matériel et autres moyens financiers, l’équipe des OASÎCH#2 pratiquent une nouvelle forme d’économie solidaire féministe reconnue et soutenue par différents partenaires du monde l’art, de la recherche, de l’architecture et de l’ESS.

COLLECTION DE TEMPS LIBRES CONTEMPORAINS // 2016-2017

TEMPS LIBRE ?

C’est une véritable révolution temporelle qui est en cours : jamais nous n’avons eu autant de temps libre! Depuis le XIXe siècle, nous sommes passés de 100 000 à 400 000 heures par vie (soit 4 fois plus de temps) pour faire autre chose que travailler et dormir (Jean Viard). Mais comment est  vécu et investit ce temps « non contraint » par les membres de notre société? En parallèle à cette expansion temporelle, c’est la course à l’emploi, c’est l’automatisation des tâches entraînant une baisse constante des emplois peu qualifiés, c’est l’heure des débats sur le Revenu Minimum Universel et  l’expérimentation d’un RSA inconditionnel en Aquitaine… La question du temps libre au regard du temps de travail paraît actuellement primordiale et problématique.

RENCONTRES ?

Dans un climat de méfiance généralisée, rien ne vaut des rencontres inédites entre des personnes complètement différentes, invitées à vivre, en petit comité, des expériences qui relèvent d’une poésie du quotidien. Pour cela, le Musée du temps libre œuvre à réaliser des Portraits de temps libre avec des personnes de divers horizons en vue de former une collection qui valorise des manières singulières de vivre le temps libre. Se révèle ainsi une multitude de Postures de temps libres, véritable panorama de richesses trans-locales (savoir-faire, savoir-être, savoir-penser, etc). C’est en puisant dans cette collection de temps libres que des groupes de 6 personnes -connues et inconnues- se retrouvent ensemble pour vivre un temps libre et le raconter.

MUSÉE ?

C’est un projet à la fois artistique et curatorial qui se mène. La démarche du musée traditionnel est ici augmentée : bien que répondant aux caractéristiques et missions conventionnelles muséales (acquérir, conserver, étudier, exposer), le Musée du temps libre a une dimension profondément sociale et participative, dans le sens où il  co-construit à la fois la matière exposée et sa monstration avec le public. Les habitant-e-s et participant-e-s se trouvent dans de nouvelles postures : non plus seulement visiteurs, mais surtout auteurs, curateurs, animateurs, et médiateurs, jetant ainsi le floue sur les frontières entre créateurs et récepteurs.